OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 La semaine où les musées se sont fait hacker http://owni.fr/2012/10/19/la-semaine-ou-les-musees-se-sont-fait-hacker/ http://owni.fr/2012/10/19/la-semaine-ou-les-musees-se-sont-fait-hacker/#comments Fri, 19 Oct 2012 09:11:09 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=123243 Responsive Museum Week : hacker et remixer les sites Internet existant des musées. C'est le projet dingue, séduisant et d'intérêt public que notre maître ès-graphisme Geoffrey Dorne vous raconte aujourd'hui par le menu. Bon appétit !]]>

Aujourd’hui, c’est un témoignage que je souhaite vous proposer. J’ai lancé cette semaine avec mon ami le créateur de communautés Julien Dorra, la “Responsive Museum Week” Le projet est simple : une semaine pour “hacker” et “remixer” les sites Internet existant des musées !

Aux origines…

Il y a quelque temps, j’ai écrit un article qui a suscité quelques émois et créé des questions/réponses passionnantes à propos du tout nouveau site internet du Centre Pompidou Virtuel, un des plus importants musées français. À côté de cela, mon ami Julien Dorra, se posait la question sur Twitter du “responsive web design” (l’adaptatibilité d’un site Internet à un téléphone mobile, à une tablette, etc.) au sujet de ce même musée.

Deux e-mails plus tard nous étions tous les deux d’accord pour affirmer que bon nombre de sites Internet de musées n’étaient absolument pas utilisables sur téléphone mobile et sur tablette et qu’il fallait faire quelque chose ! En effet, en situation de mobilité et dans n’importe quel musée, les visiteurs se servent de leur téléphone pour prendre des photos des oeuvres (même quand cela n’est pas autorisé), pour tweeter, facebooker, mais également pour se rendre sur le site du musée en question afin de retrouver des informations, des références, etc.

Réfléchir et prendre la parole sont une première étape, faire, créer, agir est l’étape suivante.

Trois jours “quick and dirty” pour créer le projet

Ainsi, nous avons imaginé une semaine créative où chacun maîtrisant un peu le code CSS pourrait “hacker”, “bidouiller”, “remixer” le site de son musée préféré afin de le rendre adapté au support mobile, téléphone, tablette, etc. Chaque musée et chaque internaute se verrait alors offrir en ligne et librement cette nouvelle version ergonomique, élégante, lisible et enfin adapté à ces supports actuels. Nous serons d’accord pour dire que cela ne suffit pas, que l’idéal serait de revoir intégralement l’expérience muséale en ligne, son contenu, sa forme, etc.

Mais… commençons déjà par cette toute petite chose qui est de rendre accessible et lisible nos chers sites web de musée sur un simple téléphone ou tablette, dans la rue, au musée.


Extrait du travail réalisé en collaboration avec Julien Dorra

La Responsive Museum Week est lancée

À la sortie c’est un concept, un challenge, un site internet adapté aux supports mobiles, des partenaires que l’on présente à la communauté des musées, des développeurs, des designers et à tous les curieux.

La mission est simple :

• Choisir le site internet d’un musée
• Modifier sa feuille de styles avec le plugin Stylish ou avec Firebug
• Capturez votre travail et partagez-le !
• Chacun pourra ainsi profiter de ce hack et tester le site s’il avait été adapté pour mobile

Les réactions

Les réactions ne se sont pas faites attendre, on ne touche pas aux musées comme ça. Si l’événement “Museomix” qui a lieu en ce moment à Lyon propose de “remixer” le musée sur place pour réinventer des formes de narration muséale, l’événement “Responsive Museum” propose, lui, de “remixer” les sites Internet des musées pour les rendre mobiles. On ne recréé pas l’intégralité du site Internet comme on ne recréé pas le musée, on s’y insère pour l’améliorer, le hacker de l’intérieur.

Sur Twitter, en revanche, l’appel à la créativité aura été bien reçu.

Une démarche créative et réactive

Ce mode de travail créatif, actif et collaboratif repose sur plusieurs points :

L’observation

En tant que designer, je passe mon temps à observer les usages, les gens, les habitudes, les détournements, les réactions et  de ces observations naissent des “insights”, des éléments intéressants que l’on capture pour venir ensuite créer des ouvertures créatives pour des projets. Ici, ça a été la sortie du site Internet du Centre Pompidou, son positionnement graphique, ergonomique et son accueil auprès du public.

La réactivité

Avec Twitter, quelques e-mails et un Google Document collaboratif, Julien Dorra et moi avons dressé les grandes lignes du projet et nous nous sommes répartis les tâches. J’ai réalisé le design de l’événement et le site Internet (adapté aux tablettes et aux mobiles), Julien a activé sa communauté, rédigé les textes et contacté différents acteurs de la programmation et des musées, notamment.

La collaboration créative

Trois jours après, ce sont déjà cinq musées qui se sont fait “hacker” par cinq bidouilleurs de code et de design. Chacun a pu également aider son camarade de hack et obtenir ainsi de nouvelles compétences. La collaboration créative est, à mon sens, une démarche qui peut être très puissante en termes de résultats, de productivité, d’imagination.

Du web design, orienté pour l’utilisateur mobile

Ci-dessous, voici les premières réalisations des participants. J’ai été très surpris de voir la réactivité et la qualité de ces modifications. En effet, adapter un site Internet au support mobile est une question complexe qui couvre d’une part, l’ergonomie, le design, la lisibilité, le confort de navigation et d’autre part, la programmation orientée mobile. Ici, l’exercice est encore plus périlleux car il est impossible de modifier totalement le code source du site.

À noter que chacun a publié son “hack” sur “Stylish“, un outil qui se rajoute à votre navigateur afin de modifier le site en temps réel lorsque vous y accédez. Tous les “hacks” sont accessibles sur ce tumblr.

Conclusion

Pour conclure ce “Vendredi c’est Graphism”, j’attire surtout votre attention sur la démarche créative que j’ai souhaité mettre en place avec Julien Dorra. Le fait de se réapproprier et de détourner quelque chose, en l’occurrence les musées, provoque la créativité. De plus, proposer un projet focalisé sur un élément très précis (ici, adapter le site Internet aux supports mobiles), ouvre la discussion sur des choses beaucoup plus larges comme la place du musée sur Internet, comme l’expérience muséale en ligne, etc. L’inverse aurait moins créé de débat. Enfin, “hacker” un site, un produit, une démarche, pour l’améliorer en totale autonomie (comme lorsque j’ai sorti Sublyn sans contacter la RATP) permet d’aller au bout des choses sans considérations stratégiques, politiques, décisionnelles, etc. et donc de se concentrer sur une seule voix, celle du design centré utilisateur.

Des enseignements et une approche “design / hacking” que je réitérerai très certainement sur d’autres projets à l’avenir :)

Excellent week-end à toutes et à tous et… à la semaine prochaine !

Geoffrey

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http://owni.fr/2012/10/19/la-semaine-ou-les-musees-se-sont-fait-hacker/feed/ 18
Vendredi c’est Graphism http://owni.fr/2012/04/13/vendredi-cest-graphism-2/ http://owni.fr/2012/04/13/vendredi-cest-graphism-2/#comments Fri, 13 Apr 2012 09:11:23 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=105620

Hello les ptits loups !

Aaah, c’est vendredi, oui, vendredi 13 mais rassurez-vous, “Vendredi c’est Graphism” aura été épargné par le mauvais oeil pour vous offrir, encore cette semaine, un petit aperçu de ma semaine graphique, visuelle, expérimentale, bref, tous ces ingrédients créatifs qui font que chaque jour nous pouvons êtres inspirés par de nouvelles choses. Ainsi, au programme de cette semaine, je vous propose :

  • - une caméra très ancienne pour votre iPhone dernière génération
  • - des conseils pour la création sur téléphone mobile
  • - des robes issues de sites internet
  • - un débat sur les jeux vidéo et la bande dessinée
  • - une application pour faire de la musique électronique en… 3 minutes
  • - une expérience tangible et sensorielle pour Issey Miyake
  • - et… un WTF déformant ;-)

Bon vendredi… et bon Graphism !

Geoffrey

On commence notre semaine avec “1-Bit camera”, une bien drôle application iPhone qui va capter merveilleusement votre environnement sous forme de photo et les transformer en noir et blanc et en image 1bit. Et oui, vos photos prises avec cette application transformeront votre dernier iPhone4S top moumoute de la technologie en photos originales de ce que l’on pouvait trouver sur l’OS d’Apple en 1984 ou encore sur la célèbre caméra Gameboy, une caméra très prisée des collectionneurs.

Au programme donc :

  • un affichage temps réel de l’image en 1-bit
  • des photos légères, aux alentours de 150ko
  • un algorithme de tramage précis
  • le partage en ligne sur twitter, facebook…
  • etc.

À noter également que l’application utilise le tramage ordonné ou tramage Bayer qui génère un motif de hachures. Il s’agit d’une forme de tramage dispersé. Parce que les points ne sont pas regroupés en clusters, le résultat obtenu est beaucoup moins granuleux (source).

La conclusion du créateur de cette application est que ce n’est pas le nombre de pixels qui importe, mais la qualité de ces pixels pris séparément. Il suffisait d’y penser ;-)

cam2 1 Bit caméra, ou comment transformer lappareil photo de votre iPhone en appareil 1 bit.

source

Allez hop, on enchaîne avec cette présentation pour vous, designers, concepteurs, développeurs, graphistes, ou tout simplement curieux qui êtes désireux de comprendre comment le design mobile se présente aujourd’hui. Cette présentation vous offre sept grandes lignes directrices pour la création mobile sous forme d’un diaporama réalisé par Spoon Ryan, un  observateur/investisseur de San Francisco. .  Une présentation assez globale, générale, très pratique avec beaucoup de bons exemples.

À parcourir et à garder sous votre tapis de souris ;-)

source

On continue notre revue de la semaine avec un artiste que j’ai découvert récemment et qui a su trouver une thématique assez contemporaine dans son travail du dessin de mode.  Le jeune Victor, connu aussi sous le pseudonyme de “Neko-Vi”  habite Gênes en Italie et s’inspire pour son travail, de la pop-culture, des animes, des années 80 et bien évidemment du design de mode pour réaliser ses créations. Aujourd’hui c’est aux réseaux sociaux et aux grands sites internet de ce monde qu’il s’attache avec une série de robes sur Facebook, Twitter,  Wikipedia mais aussi Google, Yahoo ou encore le très célèbre feu-Megaupload ;-)

Des illustrations simples, plutôt élégantes et qui, à mon sens, arrivent à puiser l’essence du site internet, du service, de son identité visuelle, de sa charte graphique.

source

Hééé oui, “Vendredi c’est Graphism” est aussi l’occasion de vous parler jeux vidéos, mais pas simplement… En effet, cette semaine, je vous propose de regarder “Le débat de Game One”, une nouvelle émission de Game One dont le concept est de discuter sur les sujets qui passionnent les geeks, qu’ils soient geeks jeux vidéo, hi-tech, cinéma, etc. Cette semaine, le sujet est donc sur les jeux vidéo et la bande dessinée, un doux mélange, très intéressant avec des thématiques passionnantes comme vous le verrez.

Une mention spéciale également sur la relation entre humour & jeux vidéo, à regarder, à écouter, à apprécier ;-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Toujours cette semaine, si vous avez trois minutes et que vous voulez faire de la musique, j’ai ce qu’il vous faut ! J’ai découvert récemment “Figure”, une application mobile qui vous permet de réaliser de la musique électronique tout en tachant de garder votre inspiration soudaine. L’idée est vraiment l’immédiateté, la spontanéité.

Au programme de cette application :

  • Faire des sons avec de la batterie, des basses et un synthé. La base donc.
  • Jouer en faisant simplement glisser votre doigt.
  • Rester toujours dans ​​le temps
  • Enregistrer votre piste à la volée

On notera certaines choses très intéressantes dans cette application comme son design, le choix de ses couleurs, vintages et très à la mode. On remarquera aussi son interface assez élégante même si parfois éloignée du monde de la musique pour certains écrans. Une application amusante qui poussera, je l’espère, votre créativité musicale. D’ailleurs, je m’en vais de ce pas créer le prochain tube… hum, on peut toujours tenter ;-)

En images :

app Figure, une application pour créer de la musique en quelques minutes.

En vidéo :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Voici également, une brillante installation interactive présentée sur la vitrine du grand couturier japonais Issey Miyake. Composée de plaques hexagonales, le projet répond à la chaleur du corps et affiche toutes les empreintes laissées par les utilisateurs qui touchent sa surface textile. Accompagnant la réactivité physique, tangible de cette installation, un site web mobile permet aux utilisateurs de dessiner un parcours graphique qui s’affiche directement sur les polygones, dans la vitrine. Réalisée par les deux artistes Alex Dodge Kärt Ojavee et Eszter Ozsvald, cette installation tente de réinventer le doux mélange entre techniques traditionnelles et matériaux technologiques.  À noter également que le tissu utilisé ici est un tissu japonais pour la teinture connu sous le nom “shibori”, un tissu cher à Issey Miyake.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Le WTF de cette semaine est un hommage aux frères Bogdanov ! Igor et Grichka Bogdanoff ou Bogdanov sont sont des frères jumeaux français d’origines russe et autrichienne, producteurs-animateurs de télévision, universitaires et essayistes… Bien connus pour leur physique inhabituel, ils apparaissent souvent de façon médiatique. Bref, avec pour message princpal “Et si vous etiez deja un Bogdanov sans le savoir?“, le site Bogdanovision va vous partager l’expérience d’un monde dominés par les Bogdanov.

OMG. WTF.

source

Pour le mot de la fin, ce sera assez exceptionnel car je vous propose de découvrir… le sens de la vie ! :-) Cette courte bande-dessinée dont je vous met un petit extrait sous forme de quelques image nous raconte, en tout simplicité comment, un homme qui rencontre un genre de “dieu”, trouve, d’une façon plutôt schyzophrénique, le sens de “la” vie et le sens de “sa” vie, qui sont tous les deux liées.

Bonne lecture !

Sur ce, bon week-end, ouvrez l’oeil et… à la semaine prochaine ! :-)

Geoffrey

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http://owni.fr/2012/04/13/vendredi-cest-graphism-2/feed/ 32
#MIDEM : Les apps mobiles musicales de 2011 http://owni.fr/2011/01/30/midem-les-apps-mobiles-musicales-de-2011/ http://owni.fr/2011/01/30/midem-les-apps-mobiles-musicales-de-2011/#comments Sun, 30 Jan 2011 18:05:12 +0000 Valentin Squirelo http://owni.fr/?p=44345
Cet article a d’abord été publié sur OWNImusic.
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La première des “pitch sessions” de ce MidemNet Lab 2011 avait pour thème les applications mobiles innovantes.

Chacune des start-ups retenues disposait de cinq minutes pour pitcher son app, puis cinq minutes de questions d’un panel de juges parmi lesquels on pouvait retrouver notamment Daniel Klaus d’AppFund ou encore Tim O’Brien de Tapulous/Disney Mobile.

Sur les dix applications présentées, on pouvait clairement définir deux tendances. D’un côté les applications proposant des fonctionnalités de remix, de l’autre celles permettant de créer du lien entre les artistes et leur fans.

Airbuzz

Seule application française sélectionnée au MidemNet Lab, Airbuzz propose de connecter les fans et les artistes à travers leur mobile. Chaque artiste va ainsi pouvoir créer son site et proposer ses mp3, diffuser son actualité, interagir avec ses fans, etc. Particularité de la plateforme, elle est orienté géolocalisation, et vous pourrez donc découvrir les groupes de votre région. Un ensemble d’outils marketing est également proposé aux artistes, notamment la possibilité d’envoyer des push sms à ses fans. Les salles de concert ne sont pas oubliées, et pourront prochainement être intégrées au sein du réseau.

Amidio

Cette start up russe propose un nouveau standard de fichier musical, le .loopj. Utilisé au sein de son application iPhone et iPad, elle permet de remixer les morceaux des artistes au sein d’une interface proposant des fonctionnalités très poussées.

Bounce Mobile

Start up anglaise, Bounce Mobile nous a présenté son premier produit, Fireplayer, une plateforme mobile de remix. Une interface simple et design, où vous pourrez interagir avec le multipiste.

L’application est gratuite, mais vous pourrez ensuite acheter de nouveau morceaux pour 2,39 euros.

Bounce mobile promet de nouvelles opportunités pour engager l’audience par le biais de concours de remix et d’une integration des réseaux sociaux poussée. Autre pan de son modèle économique, la société commercialisera des variantes brandées de son app, qu’elle soit dédiée à une marque, à un artiste ou pour une radio.

JammBox

Créee par la société Jammbox qui a développée l’application mobile de découverte musicale Discovr, Jammbox Magazine sera le premier magazine musical personnalisé sur smartphone et tablette. Melant la géolocalisation, les réseaux sociaux, les contenus brandés et le temps réel, l’application proposera sur vos smartphones et tablettes du contenu enrichi par rapport à vos goûts musicaux.

Clairement une des applications qui nous a le plus impressionné, attendu d’ici quelques semaines.

Mix Me In

Encore une application de remix musical, elle permet aux fans de créer et d’acheter en temps réel des versions alternatives de morceaux de leurs artistes favoris, à la fois par le biais d’une application mobile, mais aussi au sein d’une application Facebook.

Une fois votre remix créé, vous allez pouvoir le partager sur Facebook. Vos amis pourront alors préécouter le son pendant 90 s, et l’acheter.

Une nouvelle façon de consommer un album, déjà testée en 2010 notamment avec une application pour Taylor Swift.

Lokast

Lokast est une application permettant de partager de la musique, des photos, des liens ou encore des vidéos entre utilisateurs de l’app, le tout géolocalisé dans un rayon de 90 metres. Disponible sur iPhone et Android.

Playmysong

Edité par une start up finlandaise, Playmysong est une application qui propose de choisir soi-même la musique diffusée dans le bar dans lequel vous vous trouvez. Déjà présent dans plusieurs bars finlandais, le système a vocation à se développer rapidement dans de nombreux pays. Complètement orientée social, vous pourrez gagner des points et interagir avec vos amis et les autres clients.

Le genre d’application connectant réseaux sociaux et vie réelle que nous adorons ;-)

Songpier

Encore une plateforme mobile promettant de relier les fans et les artistes par le biais de leur smartphone. Choix technologique très interessant, ils ont choisi de développer leur plateforme sous forme de webapp, et sont donc disponible pour tous les devices. Songpier permet de créer en un clic son app musicale et s’oriente vers un modèle freemium une fois sortie de la version Beta.

Mobile Backstage

Comme son nom l’indique, l’application Mobile Backstage de Steam Republic propose de créer son propre réseau social mobile pour engager ses fans, et monétiser son audience par le biais de contenu exclusifs. L’application sera disponible d’ici quelques semaines.

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Toutes les photos de cet article sont tirées des sites des applications, à l’exception de l’image de clé, fourni par ReedMIDEM.

Tous les articles d’OWNImusic sur le Midem

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http://owni.fr/2011/01/30/midem-les-apps-mobiles-musicales-de-2011/feed/ 3
VENDREDI C’EST GRAPHISM S02E03 ! http://owni.fr/2011/01/21/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e03/ http://owni.fr/2011/01/21/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e03/#comments Fri, 21 Jan 2011 09:01:17 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=43124 Bonjour à toutes et tous et bon vendredi :-)

Cette semaine, en ma compagnie, nous allons découvrir de nombreux talents, dans le monde du design, de la technologie, du graphisme, ou encore de la vidéo… un beau mélange comme je les aime ! Je vous propose donc de découvrir l’esprit d’un designer qui a repensé un “concept phone” du futur, puis d’enchaîner sur le nouveau logo pour le HTML5 lancé par le W3C. Je vous partagerai également une superbe visualisation de données sur le vocabulaire employé par les horoscopes ainsi qu’une vidéo typographique qui a beaucoup fait couler de pixels. On finira sur un WTF qui vient du pays des merveilles, mais je ne vous en dis pas plus :-)

Cette semaine on débute avec une petite actualité futuriste qui fait toujours rêver. Sorti tout droit de l’imagination du designer Kristian Larsen Ulrich, voici un téléphone que l’on peut retourner dans tous les sens. Conçu avec trois écrans tactiles AMOLED flexibles ainsi que d’un clavier, ce téléphone est en fait un ensemble triangulaire maintenu avec des charnières souples. Entre le mini-ordinateur, le réveil et le téléphone, laissez-vous plonger dans toutes ces possibilités qui associent intelligemment design et technologie.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Cette semaine, nous avons pu découvrir le nouveau logo du HTML5 ! Présenté par le W3C, le logo de la technologie “HTML5″ propose en fait une identité visuelle qui aura un impact sur la plateforme web ouverte. Dans l’esprit visuel des super-héros, ce logo permet ainsi de mettre une image sur le HTML5 et permet ainsi au W3C d’encourager les développeurs à utiliser cette technologie et à fournir des feedbacks au groupe de travail HTML du W3C.

Très simple et en même temps bien composé, ce logo associe habilement le “S” de Superman et le “5″ de HTML5. Le tout avec deux couleurs, cela suffit, il ne fallait rien ajouter de plus ! Ensuite, concernant l’idée de dessiner un logo pour une technologie, ce n’est pas la première fois et l’histoire de l’informatique ne me fera pas mentir ! Le W3C utilisera donc cette image comme cheval de bataille graphique pour exporter et évangéliser la bonne parole du HMTL5.

Et je vous le donne en mille, il existe déjà des parodies caricaturant ce logo ;-)

source

On continue avec cette vidéo qui a fait le tour du web ces derniers jours et qui a été réalisée par Climent Canal (pour le design), par Baptista Sebastián (pour l’animation) et par Aimar Molero (pour la musique). Tout en typographie, avec des enchaînements plutôt fluides, l’on découvre une suite de variations graphiques et typographiques autour d’une phrase, de mots… Je vous laisse découvrir !

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Allez, on enchaîne nos petites découvertes visuelles par un beau diagramme publié par Information is Beautiful. Ce diagramme permet de visualiser les mots les plus couramment utilisés dans les 22.000 horoscopes, et ce, organisés par signe. Et là, Ô surprise, les signes partagent réellement le même champs lexical, les mêmes mots!

D’ailleurs, comment ont-ils récupéré 22000 horoscopes ? Évidemment, il aurait été possible de faire ça manuellement et de copier coller tous ces textes à partir de l’une des nombreuses pages web sur l’horoscope. Mais avant de faire cela, la petite équipe de Information is Beautifull a calculé que cela aurait pris environ une semaine de travail (84,44 heures). Bref, au final, avec l’aide du très bon programmeur Thomas Winnigham, ils ont hacké les sites d’horoscope (à l’aide d’un script Python fait maison) et ont ainsi récupéré 22.186 horoscopes dans une seule feuille de calcul.

Voilà le résultat, trié par signe astrologique.

source

Toujours cette semaine, nous avons pu découvrir un petit tutoriel assez court mais plutôt amusant dispensé par Addison Kowalski ! Ce graphiste très doué dans le pixel art nous montre comment faire un avatar “8-bits” avec Photoshop. Les explications sont en anglais mais le visuel parle de lui-même et s’avère très simple, il suffit de quelques clics pour faire quelque chose de rudimentaire qui fonctionnera plutôt bien visuellement en 16×16px ou 32×32px. Prenez donc ce petit tutoriel comme une base à laquelle il vous faudra rajouter votre brin d’imagination :-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

source

Le créateur du WTF de cette semaine possède : soit un très bon fournisseur de drogue, soit une appétence pour les arcs en ciel et les petits animaux bizarres. Bref, je vous laisse découvrir ce petit WTF et surtout, pensez à monter le son, vous allez vivre un moment… magique ? :-)

le wtf de la semaine est par ici

Pour conclure, je vous remercie pour vos messages, vos commentaires et si vous avez encore un peu de temps (oui, demain c’est le week-end :-) ) je vous invite à jeter un œil à trois conférences auxquelles j’ai pu assister : les conférences TEDxParis, celle de Stefan Sagmeister et celle des jeudis de l’imaginaire avec Jean-Jacques Wunenburger :-)

Et… bon week-end :-)

Geoffrey

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http://owni.fr/2011/01/21/vendredi-c%e2%80%99est-graphism-s02e03/feed/ 7
OpenBTS: un réseau mobile open source qui pourrait changer le monde http://owni.fr/2010/09/10/openbts-un-reseau-mobile-open-source-qui-pourrait-changer-le-monde/ http://owni.fr/2010/09/10/openbts-un-reseau-mobile-open-source-qui-pourrait-changer-le-monde/#comments Fri, 10 Sep 2010 06:23:16 +0000 Julie Bort (trad. Sylvain Lapoix) http://owni.fr/?p=27555 Voici une histoire qui a tout pour plaire : un réseau mobile open source et low-cost alimenté par énergie solaire qui révolutionne la couverture des zones défavorisées et hors de portée des antennes. Il utilise la VOIP et fonctionne avec des portables existants. Ses créateurs sont des pointures. Et le meilleur dans tout ça c’est qu’il participe de l’initiative mêlant sexe, drogue et art, connu sous le nom de Burning Man. Par où on commence ?

« Nous donnons au réseau GSM l’apparence d’un point d’accès sans fil, c’est aussi simple que ça », résume Glenn Edens, un des trois fondateurs du projet.

La technologie a débuté par le logiciel open source OpenBTS « dont tout le monde disait qu’il était impossible à faire ». OpenBTS est bâti sur Linux et distribué sous licence AGPLv3. Quand il est utilisé avec un logiciel radio du type Universal Radio Software Peripheral (USRP), il se connecte une interface GSM air (« Um ») à n’importe quel téléphone cellulaire, sans qu’il soit nécessaire d’apporter la moindre modification au portable. Il utilise le logiciel de VoiP open source Asterisk comme PBX pour recevoir les appels, bien que d’autres logiciels puissent être utilisés. (Dans une minute, je vous promet que les statistiques que je vais vous livrer feront exploser l’ingénieur réseau qui est en vous.)

Pour la troisième année consécutive, les créateurs de ce système ont décidé de lui faire passer l’épreuve du feu en offrant un réseau de téléphone mobile gratuit aux 50000 et quelques participants du festival Burning Man, qui débute aujourd’hui à Black Rock City au Nevada. J’ai posté ici quelques photos du dispositif. Mais le projet est encore assez nouveau et quasi confidentiel. Le matériel de deuxième génération est encore en version bêta et la start up porteuse du projet commercial, Range Networks, ne sortira pas de l’ombre avant septembre (à la conférence DEMO).

Deux des trois créateurs de OpenBTS forment le duo de gourou des réseaux sans fil à l’origine du Kestrel Signal Processing : David Burgess et Harvind Samra. Le troisième est  Glenn Edens, le Edens à l’origine du Grid Systems, créateur du premier ordinateur portable au début des années 1980, également connu comme ancien directeur de Sun Microsystem’s Laboratories (entre autres faits d’armes). Il est le PDG de Range Network.

Burning Man est devenu un terrain d’expérimentation torturé mais efficace : « les endroits où des dizaines de milliers de personnes se réunissent, toutes munies de leur téléphone portable, dans un environnement hostile – très chaud, poussiéreux, sans électricité ni couverture téléphonique – ne sont pas légions », remarque Edens.

Les réseaux mobiles fonctionnant sur une bande passante « propriétaire » (licenced), l’équipe d’OpenBTS obtient pour chacune de ses installations aux Etats-Unis une autorisation du FCC [Federal Communication Commission, organisme gestionnaire des fréquences aux Etats-Unis, équivalent de l'Arcep, NdT] et travaille avec le fournisseur local pour coordonner l’usage des fréquences. Quand les participants entrent dans la zone de couverture et mettent en marche le logiciel, le système leur envoie un SMS : « Répondez à ce message avec votre numéro de téléphone et vous pourrez envoyer et recevoir des textos et passer des appels. »

Edens note : « vous pouvez également appeler n’importe quel numéro mais vous ne pouvez pas recevoir de coups de fil, sauf des autres participants du Burning Man. Nous n’avons pour l’instant de contrat de roaming avec aucun opérateur. Les appels entrant de personne en dehors du Burning Man atterrissent donc sur la messagerie vocale… (vous pouvez suivre l’avancée du dispositif sur le blog de Burgess).

Edens explique en souriant que Kestrel reçoit autant de compliments que de plaintes en rendant le téléphone accessible sur le lieu de l’événement. On en gagne et on en perd.

Le potentiel de OpenBTS est de toute évidence énorme. Selon les mots d’Edens, le système est « gros comme une boîte à chaussures » et demande à peine 50 watts de courant « contre quelques dizaines de milliers » et peut donc être alimenté par énergie solaire, éolienne ou par piles. Il fonctionne aussi bien que n’importe quelle base d’antenne GSM d’une portée maximum de 35 kilomètres pour une moyenne de 20 kilomètres, selon la géographie, la hauteur de l’antenne, etc.

Il peut également utiliser des backhaul [connexions entre le réseau principal, ou backbone, et les réseaux locaux de télécommunications, NdT]sans fil. « Nous travaillons avec l’Université de Berkeley sur un projet très intéressant sur les backhaul sans fil à super longue distance », explique Edens. Une station complète, logiciel compris, coûte environ 10 000$. Comparé aux 50 000 à 10 0000$ d’investissement habituellement nécessaires pour un centre de contrôle, des centres de contrôle réseau et « toute une batterie de tuyaux » pour amener l’électricité, les backhaul, etc. sur un réseau sans fil traditionnel.

Comme dans tous les réseaux GSM, le réseau OpenBTS peut se connecter au réseau public et à Internet. Puisqu’il passe par la VoIP, il « donne à tout téléphone portable l’apparence d’une fin de ligne SIP… et chaque téléphone portable est identifié comme une interface IP. Mais nous ne modifions rien au téléphone : n’importe quel téléphone cellulaire est compatible,  du portable trafiqué à 15$ jusqu’au dernier iPhone ou Androïd phone. » Les téléphone low cost sont particulièrement importants pour les projets portant sur des zones déshéritées, où les gens peuvent ainsi bénéficier de meilleurs systèmes de télécommunications.

« Des études de l’ONU et de l’UIT [Union international des télécommunications, NdT] montrent que quand vous amenez un service de communication dans une zone, les soins augmentent, le dynamisme économique augmente », dit Edens, qui note que les coûts et l’électricité nécessaires sont assez faibles pour que même un petit village puisse se le permettre. Les utilisateurs paieraient 2 à 3$ par mois.

Il se vante de la simplicité de mise en place du système. « Après le seïsme en Haïti, nous avons envoyé un de nos systèmes qui fut installé à l’hôpital de Port au Prince. Il fonctionnait une heure après avoir été sorti de la boîte. Le PBX (système d’échange interne de données et de connexion au réseau téléphonique, NdT) était mort. Ils ont utilisé le dispositif comme réseau téléphonique pendant environ deux semaines. »

Kestral a vendu près de 150 unités, logiciel et matériel, depuis janvier dernier, avec des systèmes de test installés en Inde, en Afrique, dans le Pacifique Sud et nombre d’autres pays. L’équipe a également réalisé une poignée d’installations privées sur des champs de pétroles, des fermes et des bateaux au large. Ils assurent également le réseau de la base australienne en Antarctique. De plus, OpenBTS a été téléchargé près de 4000 fois, principalement par des chercheurs capables de fabriquer leurs propres bases. Il a également suscité l’intérêt des communications militaires, des institutions judiciaires et du projet DARPA.

Puisqu’OpenBTS s’appuie sur une bande passante propriétaire, l’équipe ne vise pas les entreprises désireuses d’instaurer des réseaux mobiles privés sur les campus, même s’ils n’écartent pas cette option. Quoiqu’il en soit, Edens dit qu’il reste encore énormément de boulot à faire sur les 60% de la surface terrestre et les 40% de la population mondiale qui n’ont pas de réseau, selon les chiffres de l’UIT. Certains opérateurs, comme Telefonica ou T-Mobile, ont signifier leur plus vif intérêt.

Edens est ouvertement aussi fier de la performance technologique du projet OpenBTS de sa capacité potentiel à sauver le monde. « Beaucoup de personnes disaient que c’était impossible. Mais la technologie des “software-defined radio”s’est bien développé jusqu’ici. Nous testons désormais la deuxième génération de radio et, bien que nous ayons fait 98% du travail de codage à trois, nous avons reçu un soutien conséquent de la communauté du libre. »

Le reste du potentiel, c’est à vous de le libérer.

> Traduction d’un article initialement publié sur Network World par Julie Bort, auteur du blog Source Seeker.

Crédit photo FlickR CC par TenSafeFrogs.

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http://owni.fr/2010/09/10/openbts-un-reseau-mobile-open-source-qui-pourrait-changer-le-monde/feed/ 203
Frontières digitales http://owni.fr/2010/03/17/frontieres-digitales/ http://owni.fr/2010/03/17/frontieres-digitales/#comments Wed, 17 Mar 2010 12:23:58 +0000 Cyroul http://owni.fr/?p=10242 Cyril Rimbaud, aka Cyroul,  dresse dans ce billet “spécial-soucoupe” un état des lieux des frontières digitales et envisage leurs évolutions futures. Car le digital est un territoire, c’est-à-dire un espace à la géographie mouvante, basée sur des spécificités naturelles ou technologiques, des appartenances culturelles ou linguistiques…”

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Digital is not a media, it is a territoryannonçait il y a 2 ans le suédois Måns Tesch (Digital Strategy Director et initiateur de l’immense saga digitale de Stella Artois).
Effectivement, le digital* est un territoire, c’est-à-dire un espace à la géographie mouvante, basée sur des spécificités naturelles ou technologiques, des appartenances culturelles; linguistiques ou même juridiquement différentes.

Et qui dit territoire, dit frontières. Les frontières du digital existent. Ce sont des limites évidentes ou pas, qui se forment et se déforment au grès des migrations des internautes et du grand jeu géo-politico-social des grands e-conquérants d’aujourd’hui, futurs e-gouvernants de demain.
Alors l’internaute saura-t-il s’affranchir de ces frontières digitales ou deviendra-t-il captif de ces grands territoires numériques ?

Des frontières sans avenir

Les frontières les plus visibles des territoires du digital sont les frontières matérielles. Les différences sont immédiates entre un téléphone mobile, le GPS d’une voiture, une console de jeux vidéo ou une télévision HD. Des frontières évidentes donc, mais temporaires, car elles disparaissent peu à peu.

D’ici 2 ans, en effet, de manière tout à fait naturelle, vous jouerez avec votre ordinateur de voiture et vous surferez sur le web avec votre télé (téléphoner avec son ordinateur et surfer avec son téléphone mobile ne sont-ils pas déjà des usages actuels ?). Ces frontières matérielles vont donc s’effacer pour vous permettre une connexion permanente, où que vous vous trouviez. Oublions donc ces frontières obsolètes !

D’autres frontières en voie de disparition vont être les frontières des services Internet. Il y a 10 ans, il fallait en effet s’y connaitre pour savoir utiliser d’autres protocoles que les traditionnelles http et smtp (respectivement réservés au web et aux e-mails). Aujourd’hui, vous manipulez les protocoles irctelnet ou même ftp sans vous en rendre compte. Suivant la philosophie du tout-en-un instaurée par Firefox, les nouvelles générations de navigateurs vous permettent de mélanger tous les protocoles de services. Vous pouvez lire vos mails, chatter, utiliser le FTP, et tout ça avec un seul outil.

Bientôt votre OS (Operating System comme Windows ou MacOS) sera lui-même une sorte de gros navigateur web et tous vos services seront on-line. Non, ces frontières n’existeront plus (sauf pour un développeur informatique), alors n’en parlons plus.

Au delà de ces frontières très matérielles, on trouve des frontières d’expertise qui vont isoler le débrouillard (digital smart) du profane (digital less). Le digital smart, c’est celui qui agrège ses flux RSS sur Netvibes, qui utilise Delicious pour ne pas perdre ses bookmarks, qui utilise une dizaine de moteurs de recherche spécifiques, qui sait gérer sa e-reputation lui-même. Le profane c’est celui qui lance une recherche via le portail de son FAI, qui ne comprend pas pourquoi des photos de lui à poil se promènent sur la toile, qui ne sait jamais retrouver le site génial qu’il a vu il y a 2 semaines, qui passe le plus clair de son temps à remplir des formulaires d’inscription à des concours et le reste à supprimer le spam de sa boite e-mail.

Heureusement, il s’agit de frontières faciles à franchir. Un peu comme dans la vraie vie en fait. Il suffira de se renseigner, d’avoir de bons amis, et de beaucoup travailler et votre expertise grandira. Évidemment tout ça prend du temps. Et ce sera à l’internaute de voir si cet investissement personnel vaut le coup ou s’il continuera à croire ce que lui dit son pourvoyeur de média favoris. Et puis une génération chassant l’autre, l’expertise va se déplacer (votre vieille maman sait se servir d’un e-mail non ?).

De vraies frontières insoupçonnées

Mais votre môman, qui ne parle que le Français, va éviter de se promener sur des sites écrits dans une langue étrangère. Elle va se heurter aux frontières du langage, frontières que l’on retrouve dans la vie réelle, mais qui sont encore plus évidentes sur Internet. Mais plus qu’un problème de traduction, les véritables frontière entre les sites sont des frontières culturelles, reliées à des typologie d’utilisateurs utilisant constamment moult abréviations, acronymes, et autres références cryptiques qu’elle n’arrivera pas à déchiffrer.

P eu à peu se créent des vocabulaires propres à des populations précises. Le langage spécifique et l’absence de besoin de votre môman la tiendront éloignée définitivement de ces territoires qui lui seront ouverts, mais qu’elle n’explorera jamais. Alors forcément, votre mère ne sait pas lire le L337 couramment. Mais vous-même, arrivez vous à lire le langage sms d’un skyblog sur Tokyo Hotel ? Ou encore le blog d’une guilde de MMORPG ? Ou encore un forum de passionnés de Unoa ? Illisible pour vous, ces frontières vous resteront à jamais inviolables si vous n’apprenez pas ces langages (et comme vous n’y voyez aucun intérêt pratique, vous ne risquez pas d’y mettre les pieds…).

Votre voyage dans le territoire digital va forcément dépendre de vos besoins. Et les besoins des Internautes étant tous différents, ceux-ci vont dessiner les contours des territoires numériques. C’est là que se dressent les frontières des usages. Vous avez besoin d’un itinéraire précis pour votre week-end à la campagne ? Hop, faites un tour dans le territoire des mappeurs/géographeurs, vous voulez acheter un cadeau pour la fête des mères ? vous voilà dans le royaume du consommateur pressé, besoin d’une petite pause détente ? direction les collines verdoyantes des jeux en ligne, besoin de calmer votre libido ? hop direction l’océan des sites de charme, besoin de glander au bureau ? butinez dans la galaxie des blogs gossip, etc., etc.

Ces territoire sont construits par des entreprises (services web, publicités, FAI) dont l’objectif principal est de créer de l’audience récurrente, c’est-à-dire d’attirer le plus possible d’habitants sur leur territoire. Ils se livrent donc de farouches batailles à coup d’investissements massifs dans des bannières de pub, d’achat surprise de mots clés, de SEO illégal ou même de campagnes de calomn-e. Car ceux qui arrivent à attirer le plus d’audience auront les territoires les plus peuplés, et de ce fait les plus riches.

Une représentation des territoires numériques. Cliquez pour télécharger /-)

Une représentation des territoires numériques. Cliquez pour télécharger /-)


Des arguments libertaires pour mieux construire des frontières liberticides

Le plus grand argument de vente depuis l’avènement de la techno-conso est la maîtrise de la complexité (par exemple votre lecteur iphone est bourré de technologie de pointe, mais il n’a qu’un gros bouton en façade). Depuis 3 ans, la plupart des grands empires du digital (google, microsoft, yahoo, myspace, orange, …) ont donc axé leurs efforts sur la simplification des potentialités du digital.

Car vous pouvez tout faire avec le digital, oui, mais comment ? Alors, eux vont vous l’expliquer. Le premier pas pour créer des ponts entre les frontières vues auparavant a été la création de pages permettant d’accéder à l’information. Google a ainsi crée le moteur de recherche, outil le plus primitif pour trouver une information sur le web. Yahoo au départ moteur de recherche s’est, lui, recentré sur la création d’un portail suivi dans ce sens par MSN, Orange (et la plupart des fournisseurs d’accès à Internet).

Mais plutôt que de simplement guider l’internaute dans la jungle du web, ces e-empires ont décidé d’immerger l’utilisateur dans le digital, en lui faisant découvrir les outils de demain (c’est-à-dire les services web qu’il pourra facturer ou monnayer d’ici quelques temps). Ces e-conquérants ont multiplié les contenus et expériences digitales accessibles à partir de leur page d’accès. Ils ont ainsi acheté ou développé des partenariats avec des réseaux sociaux, des outils pour créer son blog, pour afficher des itinéraires, la météo, les programmes tv, pour gérer ses photos, de la musique, des vidéos, des jeux vidéos, et même des boutiques en ligne. Ils ne s’en cachent pas.

Alors sous prétexte de supprimer ces frontières, ces grands e-empires renforcent la profondeur de leurs séparations, afin de rendre l’utilisateur captif de leur territoire. L’empêcher de fuir, de quitter leur royaume. Pourquoi aller ailleurs alors qu’il y a tout ce dont il a besoin ici ? Les frontières digitales de demain se créent véritablement ici et, maintenant, dans cette grande bataille d’offre de contenus et services gratuits aux internautes perdus dans la jungle digitale.

Ségrégations digitales en vue

A quoi ressemblera le territoire du digital dans 4 ans ? Nul ne peut le dire avec précision. La pangée Internet originelle va se transformer et s’organiser au gré des batailles et des victoires de ses e-conquérants. Mais si on ne peut prédire sa géographie définitive, il est certain qu’on y trouvera au moins 3 aires définies par leurs usages et population :

1> Des lieux étanches aux frontières fortement fermées réservées à une population très identifiée (par le numéro de CB, leur identifiant numérique, ou encore pire, leur numéro de sécu) au contenu entièrement filtré et surveillé. Véritables ghettos numériques, ce seront les grands réseaux privés des entreprises, des FAI et des gros pontes du web (msn, google, yahoo, facebook, …), de producteurs exclusifs de contenus (à l’instar de la BBC) et également de certains pays (Chine).

2> Des lieux où l’on pourra trouver un contenu moyennement surveillé où se déroulera la guerre des pontes ci-dessus. Des lieux de liberté contrôlés partiellement par les états (ou les corporations qui les auront remplacés) qui feront ce qu’ils peuvent pour maintenir un semblant de contrôle dans un système qui ne s’y prête pas. Hadopi est l’exemple type de cette tentative de contrôle inutile.

3> Et de véritables zones de liberté digitales (des zones d’autonomie temporaire chères à Hakim Bey), véritables zones franches où se côtoieront les hackers fous, les cyber-punks arty, les chercheurs d’e-motions fortes, les para-religieux, les salar-e-men véreux et des harcore gamers. Où l’on pourra trouver, acheter, voler tout ce qu’on veut, mais aussi ce qu’on ne veut pas forcément. Zones sans surveillance, au langage et aux coutumes spécifiques, elles nécessiteront de s’y connaître en technologie et usages, sous peine de ne pas réussir à s’en sortir sans casse.<

Google/Yahoo/Microsoft Free Zone

Google/Yahoo/Microsoft Free Zone

Frontières digitales = frontières de liberté

Ces 3 frontières, dont les contours s’esquissent déjà aujourd’hui, sont prévisibles, et inéluctables. Elles vont entrainer une séparation entre les voyageurs digitaux “libres” (qui peuvent passer d’une frontière à l’autre) et les autres, prisonniers d’un territoire qui leur a été attribué. Les libertés individuelles ne seront pas les mêmes en fonction du territoire où vous vous trouverez.

Dans les premières zones, le moindre de vos faits et gestes (messages personnels inclus) sera observé et analysé par de grands serveurs CRM, aboutissement ultime des fantasmes des marketers publicitaires et qui proposeront une analyse comportementale personnalisée. Ainsi votre maman qui vous écrit car son chat a des problèmes de digestion, recevra dans sa boite aux lettres une réduction pour une boite de laxatif félin. Ca existe déjà. Ce qui n’existe pas encore, c’est une descente de police à votre domicile quand vous parlerez par visio-conf de votre collection de films téléchargés illégalement à vos amis de travail. Mais ça ne devrait tarder. Alors que le vrai pirate lui, fréquentant les zones de libertés digitales ne sera pas inquiété.

Les libertés individuelles du futur vont donc dépendre de votre connaissance de la technologie et des usages des territoires digitaux. Les geeks, nerds et autres explorateurs curieux auront plus de libertés que la population qui n’aura pas ces connaissances. Une des solutions évidentes pour préparer les libertés de demain est dans l’éducation.

Mais qui va éduquer ? Ceux qui ont voté pour Hadopi ? C’est pas gagné.

Heureusement pour moi, si il est trop tard pour des études d’avocat, je sais quand même crypter mon IP.

* Le terme “digital” est utilisé ici comme traduction du mot anglais digital (numérique). Numérique nous renvoyant à l’époque des autoroutes de l’informations (1995), nous lui préférons ce terme anglais, à la mode en ce moment. Les territoires digitaux regroupent le web, l’internet mobile, mais également les consoles permettant du jeux vidéos en réseaux, les objets connectés (Nabaztag, GPS, etc.)

> Illustrations par Andrea Vascellari, par niallkennedy et par ottonassar sur Flickr

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Lady Gaga killed the music star http://owni.fr/2010/03/15/lady-gaga-killed-the-music-star/ http://owni.fr/2010/03/15/lady-gaga-killed-the-music-star/#comments Mon, 15 Mar 2010 07:14:16 +0000 André Gunthert http://owni.fr/?p=10045 Du temps du Scopitone, les petits films de variétés n’étaient qu’un produit dérivé de la chanson. Avec MTV, qui installe le format du clip musical, la relation entre ces deux volets de l’industrie du disque devient plus étroite et plus complexe. Mais la diffusion gratuite de Thriller par les chaines de télévision reste un support de promotion étroitement lié à l’album éponyme du King of pop. Musique et spectacle sont dans le même bateau.

En affichant l’ambition d’une superproduction, avec Jonas Akerlund dans le fauteuil de John Landis, “Telephone”, la nouvelle vidéo de Lady Gaga, diffusée sur YouTube (vue 12 millions de fois depuis vendredi), propose une nouvelle étape. Ici, il est clair que la chanson n’est plus qu’un support destiné à agrémenter la présentation d’une galerie d’images choc, comme l’illustration musicale d’un défilé de mode.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Poussant au bout la logique testée par Madonna, le Lady Gaga look and feel met le format du vidéo clip tout entier au service de l’imagerie. Une imagerie constamment au second degré, dont le modèle de référence est moins l’esthétique cinématographique que la permanente recherche d’effets de style des magazines de mode. Un art qui n’est plus celui du montage ni de la citation, mais celui du défilé des images et de la stupéfaction. Un art que Lady Gaga incarne à la perfection.

Billet initialement publié sur Totem, blog de Culture visuelle

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