OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Damas à l’assaut de Facebook http://owni.fr/2012/04/13/bachar-assad-facebook-propagande-damas/ http://owni.fr/2012/04/13/bachar-assad-facebook-propagande-damas/#comments Thu, 12 Apr 2012 22:40:45 +0000 Elvire Camus http://owni.fr/?p=105808

Image de propagande du régime syrien

Simba, Bard Pitt et Jésus ont a priori très peu de points communs. Pourtant, leur image a été choisie par l’armée syrienne électronique pour réaliser des visuels de propagande pro-régime destinés à être diffusés sur Internet. Outils indispensables, Internet et les réseaux sociaux sont une source d’information primordiale pour les Syriens et les médias qui couvrent le soulèvement depuis l’extérieur du pays. Et ni les opposants ni les soutiens du président Assad ne peuvent se permettre d’être absents ou passifs sur la toile.

Depuis le mois de mai 2011, les designers et chercheurs du collectif Foundland, basé à Amsterdam, suit les activités de cette armée électronique sur Facebook et analyse le contenu qu’elle produit. Au mois de novembre dernier, lors du festival Impakt d’Utrecht (Pays-Bas) nous avions suivi l’avancement de leurs travaux. En particulier lors d’une exposition à la Academie Gallery.

Cette semaine, alors que le régime continue de bombarder sa population, OWNI a rencontré Ghalia Elsrabki, membre syrienne de ce collectif, pour tirer un bilan des opérations de propagande lancées depuis le début des affrontements. Elle décrypte le travail de l’armée syrienne électronique qui mêle espionnage, détournement de visuels, création de nouvelles réalités et Walt Disney.

Depuis quand l’armée syrienne électronique produit-elle ces images ?

Depuis le mois de mai dernier, un groupe de volontaires qui se fait appeler l’armée syrienne électronique espionne les internautes, hackent des sites Internet et des fan pages en lien avec l’opposition et créent leur propre propagande pro-régime. Ils produisent des images et les postent sur Facebook, sur leurs profils civils et leurs fan pages. Même si l’armée électronique n’a pas de lien officiel avec le gouvernement, des enquêtes ont montré qu’elle bénéficie d’un soutien technique et financier de sa part. Ce qui est intéressant c’est que la propagande a toujours existé, les images ont toujours été utilisées mais de façon moins subtile qu’aujourd’hui, sous la forme d’immenses affiches dans les rues par exemple. Depuis quelque temps, le régime apprend l’importance d’Internet, il a compris comment s’en servir.

Exposition à la Academie Gallery à Utrecht

Quel rôle joue Internet dans la révolution en Syrie ?

Une grande partie de la révolution se passe sur les réseaux sociaux. Les deux côtés – pro-Assad et opposition – essayent de diffuser leurs images via les réseaux sociaux parce que c’est accessible, peu coûteux et qu’il est facile de toucher l’opinion publique. Pour ce qui est des opposants en particulier, étant donné qu’il n’ont pas de liberté d’expression ils ont l’habitude d’utiliser des métaphores pour exprimer de quel côté ils sont.

Avez-vous remarqué une évolution significative de ce qui se passe sur les réseaux sociaux – Facebook en particulier – depuis le début du soulèvement en Syrie en février dernier ?

Oui. Au début du soulèvement, le peuple était plus uni. Beaucoup de gens ont par exemple utilisé le drapeau syrien comme photo de profil. Mais ensuite, les choses ont commencé à mal se passer et des gens ont commencé à mourir, c’était un choc énorme pour beaucoup que Bachar al-Assad soit si violent, personne n’aurait pensé qu’il se comporterait ainsi. Les utilisateurs ont donc commencé à se diviser : une partie a utilisé un carré noir comme photo de profil, en signe de deuil et de tristesse et une autre partie a continué à soutenir Bachar al-Assad et à condamner les crimes des “terroristes”. On a donc vu énormément de portraits de héros coloniaux ressurgir, ceux qui ont libéré la Syrie de l’occupation française. Personne ne connaissait ces personnages historiques avant mais les utilisateurs ont utilisé leur image massivement. Ensuite, l’une et l’autre partie ont commencé à créer leurs propres images, et la guerre des visuels a commencé.

Facebook n’a pas été bloqué en Syrie avec le début des manifestations ?

Non, au contraire. Facebook était interdit depuis 2008 en Syrie mais après la révolution en Egypte et la chute d’Hosni Moubarak, le gouvernement a ouvert Facebook. Les gens étaient un peu perdus, certains se sont dit que c’était une façon de montrer que le gouvernement était prêt à s’engager dans un processus plus démocratique, d’autres étaient plus sceptiques et ils avaient raison parce que le régime a utilisé le réseau social pour espionner sa population et contrôler les activités des certains utilisateurs, ce qui a conduit à des arrestations. Facebook a également commencé à être infiltré par des espions pour se rapprocher de membres de l’opposition : connaître leurs projets, d’où proviennent leurs financements. C’est ça qui est très dangereux, les espions peuvent êtres n’importe qui et c’est pour cela qu’il n’est pas sûr d’utiliser Facebook.

C’est-à-dire ?

Par exemple, peu après avoir ouvert un compte, j’ai reçu des messages de menace me disant de le fermer ou quelque chose allait m’arriver. Il faut savoir se servir de Facebook et se construire des “cercles de confiance” : si vous avez confiance en quelqu’un vous allez l’ajouter et c’est comme ça que votre cercle grandi, mais plus il grandi plus il y de risques qu’il soit infiltré. Quand vous apprenez qu’il y a eu une série d’arrestations en un laps de temps très court et que le coup de filet concerne essentiellement des membres de votre cercle, cela veut dire qu’il y a une fuite quelque part, une taupe. Il faut donc reconstruire votre cercle de confiance.

Image de propagande du régime syrien

Que vouliez-vous faire avec les images de propagande que vous aviez repéré sur Internet ?

Ce qui nous intéresse c’est la façon dont les visuels sont utilisés : pourquoi telle ou telle image, est-ce que ceux qui l’exploitent connaissent sa signification historique et symbolique ? Parce que ces images montrent comment le régime est perçu. Cette famille possède le pays en réalité, Bachar al-Assad n’est pas juste un président, ça va plus loin, il est vraiment vu comme un messie, c’est incroyable. Certains groupes sont complètement endoctrinés, ils pensent que les victimes méritent leur sort, ils appellent même à tuer plus de gens. C’est allé très loin…

En quoi consiste votre travail ?

Nous avons commencé par rassembler toutes les images vues sur Facebook qui nous paraissaient intéressantes. L’armée électronique produit énormément et certains visuels ont peu d’intérêt, nous n’avons sélectionné que des images susceptibles de raconter une histoire. On a ensuite cherché l’original de chaque visuel, ce qui a été très facile avec Google : on peut trouver la source et la première utilisation. Et nous avons trouvé des choses très intéressantes. Par exemple, un visuel utilisé pour soutenir l’armée syrienne, pour la faire apparaître comme la protectrice de la population et non un comme assassin a été créé. Le message véhiculé est : l’armée syrienne nous protège des complots et de l’Occident. Dessus, vous pouvez voir Bachar al-Assad souriant, derrière des soldats. Nos recherches nous ont appris que cette image provient directement du site Internet de l’armée américaine. Les soldats sur la photo sont en fait des Américains. Et elle appartient au ministère de défense américain ! C’est amusant de voir qu’une image créée par “l’ennemi” peut-être utilisée pour faire la propagande de son propre camp. C’est peut-être une coïncidence, mais c’est aussi une erreur. Ces deux images – l’originale et la détournée – nous montrent à quel point un visuel peut-être facilement complètement vidé de son sens. Des images de jeux vidéos, de dessins animés ont également été utilisées. Le lion de Narnia a pas mal été exploité.

Image de propagande du régime syrien

Comment a-t-il été utilisé ?

Assad veut dire Lion en arabe, c’est donc assez logique que cette image ait été utilisée même si du temps de son père, il était interdit de l’associer à un animal, c’était considéré comme irrespectueux. Mais maintenant cette vision a évolué parce que cet animal a été beaucoup représenté dans les films de Walt Disney ou dans les médias comme le roi de la forêt, le roi d’un lieu magique. Dans Narnia, le lion est carrément une sorte de Jésus qui s’offre a son peuple, le Roi Lion est aussi l’histoire d’un père lion qui apprend à son fils à devenir un leader, ces symboles sont exploités.

Le “Monde de Narnia” est connu en Syrie ?

Je crois que ça a eu beaucoup de succès, mais tout le monde ne connaît pas. L’image en question a été réalisée par des habitants de Damas mais les gens qui habitent les villages ne voient pas la référence au personnage du Monde de Narnia.

L’image de Jésus a également été utilisée pour plusieurs posters…

Depuis quelque temps, le régime s’adresse particulièrement aux minorités. Une image de propagande vise notamment les chrétiens : elle représente Jésus et Bachar al-Assad dans le même cadre et affiche la phrase suivante : “Jésus vous protège” ou “Jésus est à vos côtés”, et on voit que le poster essaye de faire peur aux chrétiens. Il y a énormément de minorités en Syrie, elles croient le discours du régime qui dit que le pays deviendra islamique si Bachar n’était plus là et ils se feraient tuer. Ce que fait le régime c’est qu’il vise chaque groupe et leur dit : “je suis avec vous, si je n’étais pas là vous mourrez, il y aurait une guerre civile, vous avez besoin de moi.” Il utilise donc des images de Dieu dans le ciel, des animaux comme l’aigle américain.

Quelle est l’histoire de celle ou le président syrien est un soldat en armure ?

Cette image est tirée d’un jeu vidéo – Knight Davion – elle a eu beaucoup de succès. Ce qui est intéressant ici c’est que le chevalier représenté n’est même pas un chevalier arabe ! Il s’agit d’un chevalier occidental qui se bat contre des pays occidentaux et il tient le drapeau du pays comme s’il était son gardien, comme s’il lui appartenait.

Image de propagande du régime syrien

Ces images ont-elles un réel impact sur la population ?

Oui. D’un point de vu occidental elles peuvent paraître un peu ridicules parce que vous faites des associations, vous savez d’où elles viennent et en plus elles sont vides de tout message politique sérieux. Mais en Syrie, elles ont un impact, sinon elles n’existeraient pas.

Qu’est-ce qu’on peut dire de celle de Bachar al-Assad qui fait un bras de fer avec Satan représenté en oncle Sam ?

Ici, la situation décrite est très claire : Bachar est le bien et les manifestants ont pactisé avec le diable. C’est drôle d’ailleurs parce que l’on s’est rendu compte que les deux images qui représentent des manifestants en-dessous – pro-Assad d’un côté et opposition de l’autre – sont en fait une seule et même image, il s’agit des mêmes manifestants pro-Assad. Les créateurs de l’image l’ont juste photoshopé un petit peu pour les faire ressembler à des opposants ! L’armée électronique va vraiment très loin, tout ce qu’elle veut se sont des symboles, peu importe si les images sont vraies ou fausses, ils créent vraiment une nouvelle histoire en utilisant des images existantes. La stratégie de départ était de défendre le régime, maintenant on ne distingue plus le vrai du faux, ils créent une nouvelle réalité et ça fonctionne.


Photographies : merci à http://foundland.org/

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Une force syrienne libérée http://owni.fr/2012/02/20/une-force-syrienne-liberee/ http://owni.fr/2012/02/20/une-force-syrienne-liberee/#comments Mon, 20 Feb 2012 00:32:20 +0000 Hédi Aouidj http://owni.fr/?p=99114

Le capitaine Amar Abdallah Ouawi en février 2011, Syrie. Cc Hédi Aouidj pour Owni

Plusieurs contacts avec les membres de l’Armée syrienne libre (Jaish al Hor en arabe) regroupés en Turquie nous ont permis de confirmer son rôle au sein du commandement du mouvement militaire. La semaine dernière, après plusieurs rendez-vous manqués, il se présente finalement en début de soirée. Une voiture s’arrête brutalement, nous sommes invités à monter. Ils sont trois, un chauffeur et un garde du corps – son neveu – les yeux aux aguets. Ils nous amènent dans un lieu sûr. Nous sentons un homme épuisé, mais d’une détermination sans faille. Tout dans son attitude et son regard indique le militaire de carrière. Il accepte de parler à visage découvert.

Qui êtes-vous ?

Je suis le capitaine parachutiste Amar Abdallah Ouawi. J’étais membre d’une unité de forces spéciales chargé des reconnaissances. J’ai passé 13 ans dans l’armée. Je viens des alentours de Hama [centre Ouest de la Syrie, NDLR].

Pourquoi avez-vous fait défection ?

Parce que l’armée tuait les gens. Quand nous rentrons dans l’armée nous faisons le serment de protéger le peuple et la patrie, pas de recourir à la violence contre elle.

Comment avez-vous fait défection ?

J’étais basé à Deraa, pas loin de la frontière israélienne, c’est là que doit être l’armée, pour protéger les frontières. J’ai pris normalement mon service, j’ai ensuite loué une voiture, je suis passé prendre ma femme et ma fille, je me suis ensuite rendu directement dans le Djebel Zaouia. J’ai ensuite appelé ma famille pour lui dire que j’avais fait défection. J’ai une fille qui est née il y a 2 mois dans le Jebel, alors que nous étions encerclés par les Mukhabarat [Les services de sécurité syriens, NDLR]. Ils ont arrêté mes deux beaux-frères. Un est détenu par les renseignements militaires, l’autre à la mairie d’Alep.

Quelle est la situation militaire ?

Les forces armées syriennes sont à bout. Elles sont doucement en train de s‘effondrer. La plupart des soldats n’ont plus le moral. Le corps des officiers a peur. De nombreux soldats font défection, entre 50 et 100 par jour. Ils sont généralement aidés par la population.

De quel armement disposez-vous ?

Nous n’avons que des kalachnikovs et quelques RPG [Lance-roquettes, NDLR].

Quelle est votre réaction à la dernière initiative de la ligue arabe et de la communauté internationale ?

L’Algérie, l’Irak et le Soudan nous ont déçus, le Hezbollah aussi. Les pays arabes ont peur de l’Iran. Ils pensent que l’armée est capable d’écraser la révolution. Nous sommes heureux en revanche des initiatives de la France, de la Grande-Bretagne et des Européens qui veulent mettre en place un groupe des amis de la Syrie. Nous attendons de ces derniers une aide humanitaire et militaire, nous avons besoin d’armes. En revanche, je veux qu’ils sachent que les élections en France et aux États-Unis tuent des gens en Syrie, par l’inaction qu’elles entraînent. Je veux remercier la Turquie qui a été le premier pays à recevoir des réfugiés et à les aider. Nous n’avons cependant reçu qu’une aide humanitaire de sa part. Le régime syrien est directement soutenu sur le terrain par le corps des gardiens de la révolution iranienne. Ils ont des snipers entraînés qui tuent les troupes qui ne tirent pas sur la population. Il y a aussi des officiers russes dans les états-majors, notamment le colonel Blafoks, chargés des importations d’armes russes en Syrie.

Vous sentez-vous en sécurité en Turquie ?

Je ne me sens en sécurité que dans les camps, le régime de Damas a des yeux partout. Il y a beaucoup de ressortissants alaouites [membre de la communauté religieuse des Alaouites, à laquelle appartient le président Bachar al-Assad, NDLR] dans cette région.

Que va-t-il se passer après la révolution ?

Tous ceux qui ont du sang sur les mains, même les docteurs, seront jugés et punis selon la loi.

En Syrie, la violence continue. (CC) Ssoosay/Flickr

Que s’est-il passé à Alep le 17 février dernier ?

Je suis responsable de la cellule d’Alep, je sais très bien ce qui s’est passé. Tirant les leçons du massacre d’Homs, cette fois-ci, l’armée a pris les cartes d’identités des gens qu’elle avait tués et a mis les cadavres devant un bâtiment. La bombe a explosé à 9 heures du matin pour couvrir ce massacre. Et également servir d’excuse pour faire entrer l’armée à Alep. Le bâtiment visé est un centre de renseignement dont les effectifs sont de 2500 personnes, à cette heure il y a même sur place une réunion quotidienne. Il y aurait dû avoir au moins 300 morts. La sentinelle n’a même pas été tuée. La télévision était sur place tout de suite et 30 minutes après et toutes les preuves ont été nettoyées. Ce sont des tueurs. Ce sont eux qui ont tué Hariri, ce sont eux qui ont tué Ghazi Kahan (ancien responsable des services syriens au Liban pendant l’occupation syrienne au pays du Levant).

Qu’en est-il du général médecin Issa Al Khouli, un serviteur du régime, tué à Damas lors d’une opération menée par trois hommes – et que certains attribuent à des réseaux islamistes présents en Syrie ?

Toutes les personnes qui sont contre la révolution sont des cibles légitimes, je ne dis pas que nous sommes responsables de cette action.

Quelles sont les relations entre l’Armée libre et le Conseil national syrien ?

Nous sommes deux entités nées de la révolution. Nous ne sommes pas d’accord, il n’y a pas de support financier. Nous ne sommes pas coordonnés, nous nous voyons, c’est tout. Ceci est mon opinion personnelle et non celle de l’Armée libre syrienne. Cela divise inutilement la résistance.

Que va-t-il se passer dans les semaines à venir ?

L’armée syrienne va utiliser des avions, des hélicoptères. Ils vont faire usage d’armes chimiques qu’ils ont achetées aux Russes. Il va y avoir un massacre terrible. Ils ont attaqué le camp palestinien Al Rum, à Lattaquié avec des canons de marine, c’est un avant-goût. Nous avons réussi à en abattre (des hélicoptères) à Idlib, Rastan et dans le Djebel Zaouia, autour de Jisr Al Chourour.

Ce que vous dites est terrible…

J’espère que le support européen va arriver. Regardez ce qui s’est passé en Bosnie. Ce régime est comme les Serbes qui tuaient des Bosniaques. Maintenant ils tuent des sunnites à Homs.

Craignez-vous des infiltrations du régime ?

En décembre deux Iraniens se sont présentés à nous prétendant travailler pour Al Jazeera en anglais. Ils sont allés dans la Djebel Zaouia, ils ont été reçus par les gens. Ils ont pu tout voir. Deux jours après, c’était le massacre de Kafr Owayid.

Quels sont vos modèles dans l’histoire ?

La révolution française, j’espère que les prisons de Sednaya et de Palmyre seront nos Bastilles. Nous nous sommes appelés l’Armée syrienne libre en référence aux Forces françaises libres de la seconde guerre mondiale.


Photo de Hédi Aouidj (CC) pour Owni. Édité par Ophelia Noor. Illustration par Ssosay (CC-BY)

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